Le ronron de la vie...

Voilà ce que je préfère. J'aime quand les choses coulent, que les projets, les envies aboutissent parce qu'on a mis toutes les chances de son côté pour que tout se passe bien, j'aime le confort de bien préparer pour faire en sorte que rien ne nous surprenne... Que ce soit pro ou perso (l'envie d'un bébé entre autre, en attendant d'être stables financièrement, prêts psychologiquement... C'est peut-être très con, mais je n'aime pas brûler les étapes !), je ne fonctionne pas autrement !

Je ne vois pas la vie comme "une lutte, un combat", ce ne sont pas des concepts qui me parlent, bien au contraire. Je peux comprendre que ces notions aident ou dédramatisent les problèmes, je ne juge pas. Mais moi, je fais en sorte, tout le temps, de ne pas avoir à me bagarrer. Je ne trouve pas l'énergie, ou disons que je préfère l’utiliser avant, dans la phase de projet.

Aussi, quand une marmite d'huile chaude me tombe dessus, mon analyse toute posée vole en éclats.

Je me dois de re-préciser aussi que je suis anxieuse. Pas de celles qui se mangent les bulbes de cheveux ou qui en ont des tocs, mais plutôt, comme j'apprécie tellement le ronron de la vie, comme celle que le grain de sable dans le rouage déstabilise en quelques fragments de secondes.

Hier nous avions rendez-vous avec le médecin de l'hôpital qui suit ma grossesse pour confirmer le situs de notre fils diagnostiqué 10 jours plus tôt lors de l'écho du 5ème mois.

Il y'a 10 jours, rappelez-vous que le sage femme nous avait annoncé le "défaut" d'organisation de son abdomen mais sans être stressé, un peu désinvolte genre limite "vous avez de la chance, c'est hyper rare" !

Youpi tralala, on en venait à se dire que ce n'était pas vraiment grave, juste une particularité rare et rigolote.

Hier donc, nous voilà repartis pour refaire la même écho avec une médecin de l'hôpital.

Déjà moins rassurée dés le départ, elle nous a beaucoup moins ménagé.

En effet, le bébé présente un situs (vaste mot représentant des dizaines de sous-catégories, reste à définir laquelle, allant de super grave à pas grand chose).

Ses bras, ses jambes qui gigotent dans tous les sens, son habitude de ne pas faire ce qu'on lui demande, notre bébé a toujours autant de personnalité.

Son cerveau, toujours aussi bien fait puis son abdomen, la zone à problèmes !

Son coeur est bien à droite, ainsi que son estomac. Son coeur est également en miroir (en plus), c'est à dire que le ventricule gauche est à droite et inversement.

Son aorte devrait être alignée avec le coeur mais elle paraît plutôt tracée devant la colonne, donc centrée. Son foie est lui du bon côté, allez comprendre ! Et son estomac présente une "déformation", il est assez gros mais nous n'aurons pas d'autre information.

Voilà le bilan ! Vous en savez autant que nous sur l'"anomalie" trouvée dans le ventre qui est dans mon ventre.

Comment on procède ? On est adressé, le plus vite possible (mais c'est le mois d'août) aux hôpitaux lyonnais. Il y'en a deux, mais le premier ne nous propose un rendez-vous qu'en septembre. Dans l'hôpital spécialisé maternité... (HFME pour les intimes), nous avons une date le 29/08 pour un diagnostic ante-natal.

De quoi ça s'agit ?

Nous allons rencontrer un obstétricien habitué des "bébés particuliers" qui va refaire l'écho du 5ème mois (la troisième !). Selon son diagnostic, il devrait (logiquement mais nous n'avons aucune certitude) ouvrir un dossier pour nous et ensuite, confirmer les faits et nous adresser à un cardiologue, dans un second temps, pour une échographie cardiaque pédiatrique. En résumé, un ponte lyonnais qui va passer 1h à observer chaque structure de son coeur pour identifier les éventuels problèmes. Peut-être aussi qu'il jugera qu'un docteur de l'estomac devra nous voir, un docteur des reins...

Aucune vraie info pour le moment me direz-vous... Non, rien, walou, pas d'avancée. Si ce n'est que la docteur que nous avons vu hier a prononcé certains mots qui piquent, comme "il nous faut déterminer s'il sera capable de naître naturellement ou par césarienne". A la question : "est-ce qu'il va vivre ?" (j'espère que vous visualisez ma tête à l'instant où je prononce ces mots...), elle répond "A l'heure actuelle, je n'ai aucun élément qui me permet de vous donner une réponse négative à cette question"... Langage de toubib !

Le système médical français est ainsi fait qu'un sage femme ne peut pas adresser de patient à un autre hôpital, donc qu'il nous faut attendre que le médecin rentre de vacances (elle y a droit, on est au mois d'août), qu'elle refasse l'examen afin de nous envoyer au diagnostic ante natal (clairement l'ouverture d'un dossier dans lequel on va mettre d'autres examens ensuite) à Lyon, et là aussi, on est en août ! Un médecin adresse à un autre médecin... C'est un grand jeu de domino, et entre chaque pion, il se passe des jours, et surtout des nuits, à remouliner les infos, les données, les termes médicaux...

Ensuite il nous faut prendre en compte que le cardiologue (par exemple) va estimer que le coeur d'un foetus est terminé à 30 semaines (je dis n'importe quoi, ce sera peut-être 27 ou 32) et qu'avant cette date, on ne peut examiner correctement l'organe... Là aussi, il va falloir se préparer à attendre, attendre et attendre...

J'évite Internet, je dois l'avouer, je vois IMG, amniosynthèse... et ça me stresse ! Donc je me fais mon film mais au moins, je ne rajoute pas d'anxiété par-dessus celle que je dégage déjà.

Il faut que je prenne "mon mal en patience". Tiens, ça faisait longtemps que j'avais pas dégueulé une expression bien de chez nous, bien pourrie !

L'objectif des 10 prochains jours (avant les 10 suivants et les 4 mois qui restent ?) ? S'enfermer dans une bulle bien hermétique, bien opaque pour ne rien laisser entrer (les gens ont parfois des réactions ou des phrases préconçues dont il faut que l'on se protège). Paraître solide, on est au boulot quand même. Ne pas psychoter (mouais... on en reparlera pas hein...) et... attendre !

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