Il y'a 4 ans, tu es né.

Il y'a 4 ans, on a découvert tes traits si doux, ton regard intense et malicieux, tes grands doigts fins, ta bouche parfaite.

Tu es né dans le calme, la douceur et la paix. Après une grossesse paisible, sereine, des rendez-vous attendus impatiemment pour t'observer dans ce giron, le mien. Nous avons eu 3 très beaux moments pendant cette grossesse, 3 opportunités de te découvrir, alors que tu étais encore enfoui dans ta caverne secrète.

Après avoir assisté aux célébrations du 8 décembre, à ce feu d'artifice tiré depuis le toit de la mairie en face de la maison, tu as dû penser qu'une Fête des Lumières, c'était forcément un moment digne de toi. Aucune inquiétude, aucune peur, aucune douleur... Tu es né rapidement, pressé de venir faire connaissance avec les 2 pipelettes qui n'arrêtaient pas de te déranger pendant 9 mois. Tu es né, tu as crié, tu t'es blotti dans mes bras et on ne s'est pas quittés depuis.

Bien sûr, tu sais déjà que tout cela n'est que fiction, ou en tous cas, c'est un idéal dont moi, ta maman, j'ai rêvé tant de fois.

Tu sais que tu n'as pas été attendu dans cette sérénité que j'avais tant envie de te transmettre. Dans l'amour et l'impatience oui, mais pas dans le calme. Il n'y a pas eu 3 moments, mais 24 échographies en tout, chacune vécue dans le stress mais toujours avec le plaisir de te (re)voir. Une IRM aussi, pendant laquelle nous dormions ensemble, pour ne pas que tu bouges.

Et puis cette naissance... Pour ce qui est de la date, je pense que, tout de même, tu as choisi ce qui par chez nous, signifie tant : cette Fête des Lumières. Tu as même attendu la fin du feu d'artifice (et de mon cornet de Churros) pour faire sentir que c'était le bon moment.

Une naissance longue, interminable. Je crois que j'assume de mieux en mieux le fait que je souhaitais te retenir, t'éviter ce qui allait suivre inévitablement. Je crois que malgré la douleur, je luttais pour "te garder".

Tu es né, tu as crié, nous t'avons câliné et... tu as changé de mains. Nous t'avons "confié", en toute connaissance et bienveillance, aux mains expertes des pros. Ceux qui réparent les bébés.

Je ne vais pas raconter à nouveau toute l'histoire, elle est trop longue, trop dure et elle ne s'estompe pas. Mes cauchemars en ce moment en sont la preuve. Inlassablement, début décembre arrive et moi je ne dors plus, ou mal. Même si on va mieux, même si je suis convaincue que c'est derrière nous, mon esprit à moi décide que non, il doit vider cette soupape encore une fois par an.

Une chose est sûre : je ne changerai notre histoire pour rien au monde. Je ne supprimerai ni une échographie, ni la peur, ni l'attente. Je garderai tout. Il y'a 4 ans, tu entrais dans nos vies et c'était parfait.

Joyeux anniversaire mon petit chevalier ! Enfile ton costume, joue, danse et parle sans t'arrêter. Nous devons à chaque instant mesurer la chance insolente que nous avons eue, de t'avoir toi !

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