J'en avais déjà parlé ici mais notre petit bonhomme a des soucis avec le dodo.
 
Pour la faire courte, je dirai que c'était un bébé qui sortait de néonat, qui pleurait beaucoup, avec un RGO très très prononcé et qui avait besoin de nous, de nos bras, de notre attention. Lorsqu'il est arrivé à la maison à 6 semaines, on l'a beaucoup observé pendant ses heures de sommeil. On a aussi passé beaucoup de temps à l'apaiser dans nos bras. Il dormait peu... Par cycles de 1h30 environ. Et toujours des réveils dans des cris, la peur, la panique.

De notre côté aussi, l'inquiétude primait. On ne peut pas affirmer qu'on était les jeunes parents les plus coolos de l'univers. Inquiets, hyper réactifs... On a été très surpris quand il a commencé, vers 4 mois, à faire des nuits complètes, en s'endormant seul dans son lit.

On était surpris mais ravis.

Et puis vers ses 18 mois, entre les otites, la première pose de diabolos et ma reprise de boulot qui s'est très mal passée dans l'entreprise qui a fait basculé ma carrière, tout a sauté.
D'abord, cette fièvre énorme qu'il atteint très vite, du 41 en 2h. Et puis la douleur que provoque l'otite. On s'est retrouvés avec un bébé dont on avait peur qu'il convulse, qu'on voyait parfois délirer tant sa température atteignait la stratosphère.

On sait que l'exceptionnel devient très rapidement l'habitude chez les petits.
Donc endormissement dans les bras ou couchés à côté de lui, multiples réveils par nuit... Par excès de fatigue, on avait tendance à le prendre avec nous vers la fin de la nuit, pour se reposer quelques heures.

Dés que son lit s'est transformé en lit de grand, il pouvait facilement en descendre seul. Et là, c'est devenu la fête du slip. Il s'endormait avec nous dans sa chambre (parfois cela pouvait prendre très longtemps) et au moindre réveil, il débarquait. Au début, on se fâche, contre lui ou entre nous. Et puis après quelques semaines, on doit avouer qu'on ne le sentait même plus arriver entre nous 2. On se réveillait le matin à 3, lui en mode étoile de mer et nous recroquevillés dans les coins.

Les amis, les médecins sont plein de bons conseils. Pour la pédiatre sans enfant, c'est très facile. On le couche, on le laisse hurler et hop, le problème est réglé (lol) !
On a essayé... Promis... Sauf que souvent, vers 3h du matin, il hurlait toujours, et nous aussi. Je ne sais pas combien de fois j'ai pleurer en même temps que lui lorsqu'on tentait cela.
 
Fleurs de Bach, homéo, Toplexil (oui j'ai honte... Mais on a tenté et ça n'a pas fonctionné !). On a essayé. TOUT ! L'ostéo, la psy... J'en ai dépensé des sous, lu des posts, des livres ou des magazines...
 
Plus récemment, nous sommes allés à HFME (pour relire l'histoire, on clique ici). On a vu le wonder toubib qu'on adore. On a bien discuté. Et j'ai raconté, encore... Lui, il nous dit : ah ouais, pas facile. Il faut déconditionner. Pas de jugement, pas de "mouhahaha, vous êtes vraiment trop nuls ou pas assez autoritaires". Non... Lui il dit que c'est du travail, que pour l'instant, il ne peut pas comprendre de lui-même. Mais que ce doit être notre objectif quand même, qu'il dorme seul, sans peur, sans pleurs.

J'ai commencé à pas mal y réflechir. En même temps, on est dans une période ou le "presque 4 ans" s'interroge sur l'autonomie. La sienne et celle des autres. Par exemple, il adore décider. Pour ses chaussettes, son slip, le doudou qu'il choisit, s'il préfère un yaourt aux fruits ou nature avec un peu de sucre...
Dés qu'on peut il décide. Il a l'impression d'être grand et remet naturellement en cause l'autorité des "grands".
Quand je conduis par exemple, il me questionne. Pourquoi je n'avance pas quand le feu est rouge ? Pourquoi je freine ? Pourquoi ce n'est pas moi qui décide de tout ?
Alors on explique. On explique que, même nous, on obéit à une certaine autorité (putain ça fait peur quand je l'écris comme ça). Qu'on a beau être grands, adultes, on est soumis à des règles. On ne décide pas de tout.
 
La semaine suivante, on reçoit le compte rendu sur 2 pages. Sam me demande de lui lire et vous allez comprendre, j'ai fait simple.
 
"Le docteur, il dit qu'il a rencontré Samuel aujourd'hui, que c'est un grand garçon de presque 4 ans. Samuel est très fort, il court vite, il est très intelligent et très beau. Il explique aussi que tu as eu une échographie qui a montré tes 7 rates, que ton coeur est toujours à droite, que tes mains, tes pieds, tes yeux, tes oreilles et ton ventre sont en bonne santé. Il dit que tu es grand, musclé, sage et rigolo, tu parles très bien et beaucoup, que tu es en Mat 2 et que ta maîtresse est super gentille. Par contre, il écrit qu'il y'a un gros problème avec le dodo. Il dit que Papa et Maman vont devoir se fâcher, parce que sinon, lui il va se fâcher sur Papa et Maman. Il écrit que le dodo dans son lit c'est obligé, surtout quand on est un grand comme toi et que tu en es capable."

Je crois que c'est là que ça s'est débloqué. J'ai commencé à dire que j'avais pas envie que le gentil docteur ne se fâche contre moi, que vraiment c'est pas nous qui décidons, que le dodo dans son lit, c'est très important.
 
Le premier soir, il s'est endormi bien, mais s'est réveillé une dizaine de fois, toutes les heures. Toutes les heures, on entendait la porte s'ouvrir, puis des petits pas, puis un tout petit sanglot.
On réexpliquait "Non, c'est dans ton lit, tu ne viens pas. Tu fais un câlin à Doudou et tu dors". On a pas parfaitement dormi, c'était très haché !
 
L'autre bonne nouvelle pour lui, c'est que ça faisait un moment qu'on lui promettait un poisson rouge pour récompenser une nuit sans venir. Mais qu'on ne pouvait pas parce que le poisson, il a peur tout seul, donc il faut rester avec lui, toute la nuit !
 
Le lendemain matin, première question : "je vais avoir un Bubulle aujourd'hui ?". Allez zou ! Encourageons-le jusqu'au bout et en route !
 
Il a choisi un petit poisson rouge (orange...), il s'appelle Bubulle et dort dans sa chambre.
 
Nuit 2 : Quelques réveils, moins. Toujours à essayer de venir s'incruster mais plus de pleurs quand il se fait jeter (lol). "Non Bubulle a besoin de toi, sinon, il va vouloir retourner avec ses copains".
On reçoit des copains le lendemain, ils savent comme cela a été galère et encouragent à donf, sont ravis de rencontrer Bubulle.
 
Nuit 3 : Un seul réveil, en milieu de nuit, pour venir nous dire que Bubulle, il ronfle ! On a fait semblant d'engueuler Bubulle, en lui disant de faire attention et Hop !
 
Nuit 4 (cette nuit) : Un seul réveil à minuit, pour demander à boire. Il boit et se recouche. Avant de se remettre sous sa couette, il dit à Bubulle qu'il ne risque rien, que tout va bien aller, qu'il n'est pas tout seul, qu'il veille sur lui...
 
Résultat, à 5h du mat', on est au taquet nous ! On a pas l'habitude de dormir autant !!!!
Trève de plaisanterie, on est super étonnés mais ravis que cela fonctionne aussi rapidement. On se dit que, si on avait su, on aurait balancé 2€ dans un poisson il y'a belle lurette !!!
 
On a toujours pas la science infuse, on apprend toujours, on ne détient que la clé qui a fonctionné pour le nôtre, mais on est très conscients que c'est très mal vu par la société de "cododoter" jusqu'à pas d'âge. Tout le monde à un avis et parfois, on s'en passerait bien !

Alors je ne dirai qu'une seule chose : à ceux qui galèrent, continuez de chercher. La solution viendra. Au pire, vous câlinez un enfant qui en a besoin. N'entrez pas dans le conflit, ni avec lui, ni entre vous. Ca ne solutionne rien, et ça fatigue encore plus.
Pour les autres, ceux qui ont de la chance, on vous envie. VRAIMENT ! Alors mollo sur les bons conseils, les "tu devrais pas faire comme ça". Les enfants ne sont pas tous calqués sur le même modèle, et les parents fatigués n'ont pas besoin d'entendre qu'ils sont super nuls, ils sont déjà cuits et à bout d'idées. Si vous voulez aider, prenez le petit qui pose problème une nuit et amusez-vous bien !

Le tout, c'est que tout le monde atteigne son objectif. Certains veulent que l'enfant dorme et se repose, même si c'est dans le lit des parents. D'autres veulent affirmer leur autorité ou rentrer dans le rang, et laissent pleurer. Pas de recette miracle. Encore une fois, être parent c'est comprendre ça !
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