Baby boooooooom !

Attention : post hautement égoïste, je vous préviens !

LE MONDE ENTIER LE SAIT : Baby Boom recommence ! Qu'on soit mère ou pas, ces naissances en direct, ça nous touche. Déjà avant d'avoir mon fils, je matais ça la larmichette au bord des yeux, sans savoir ce que c'était. Juste parce que j'ai toujours trouvé la grossesse et la naissance magiques, que c'est le moment de la vie d'une femme où le mammifère reprend le dessus et doit "mettre bas", faire sortir de son corps une nouvelle vie, une personne parfaite (la plupart du temps hein...).

Sauf que, pour cette saison, ils ont installé la caméra dans MA maternité. Et c'est là que je commence le nombrilisme... MES couloirs, MES services, MON lieu 2013/2014 !

Vous le savez déjà mais quand j'ai découvert ma grossesse, j'aurais dû rester dans la maternité de ma ville. Pas de souci... Je m'étais faite à cette idée. Pourtant, ma première visite à HFME datait déjà un peu. En dehors des copines à qui je rendais visite le sourire aux lèvres régulièrement, et même si je n'aborde pas la naissance et la vie de ma nièce et qui représentent trop de moments difficiles dans ces lieux, j'ai eu mon premier RDV en PMA, au sous-sol... 2 RDV en fait : le spermogramme de mon homme et la visite à la spécialiste alors que je ne savais pas qu'il se cachait déjà dans mon ventre, le coquin !

Puis ma grossesse a pris un chemin dérouté et déroutant, en août 2013.

Le Diagnostic Ante-Natal au rez de jardin, puis la Grossesse Patho au 4ème, puis les rendez-vous réguliers en obstétrique au rez de chaussée. La naissance, enfin, morcelée en salle de pré-partum, salle d'accouchement. La plus grande, 3 fenêtres avec vue sur le périph'. 12 heures de travail laborieux. De mon côté, les suites de couches au 4ème, mon fils en dessous, en néonat (réa et soins intensifs) avant de monter ensemble dans le service Kangourou pour 10 jours.

Enfin, les RDV de post grossesse et de suivi de mon Joufflu, à l'imagerie, dans les étages, en génétique, en gastro-entéro, en pédiatrie...

Je connais ce bâtiment par coeur, il abrite la part la plus marquante de ma vie. Ce n'est que du béton et des vitres et pourtant, il est à MOI !

Ne vous affolez pas, je sais bien que je le partage, entre autres, avec 4500 naissances par an, un nombre incalculable de femmes et d'enfants qui franchissent ces murs chaque jour pour parcourir les 7 étages, les 4 ascenseurs de couleurs, les WC introuvables, la micro cafétéria qui vend des beignets au Nutella qui nous ont servi de repas pendant quelques semaines, et qui refuse de faire chauffer petits pots et biberons...

Je le partage mais, dans ma tête, c'est MON hôpital. J'ai versé des litres de larmes dans ce lieu, j'ai ri aussi. J'ai rencontré des gens merveilleux, je m'y suis même trouvé 2 amies géniales...

Alors hier, quand l'émission a commencé, je n'avais qu'une idée. Retrouver le prénom de ma sage-femme. Je me souviens de celle qui m'a accompagné pendant la journée (de 7h à 19h) mais quand la relève est arrivée, j'étais dans un tel état que j'ai oublié tout ce qui concernait celle qui a fait naître mon bébé. Je me souviens à peine de l'autre SF qui a mis ses mains sur mon ventre pour m'aider à pousser correctement. Le visage et le prénom de celle qui a touché mon fils et qui m'a tant soutenue, envolé !

Je comptais donc sur mon Jules (qui a été obligé de regarder, tiens) pour me la "retrouver". On ne l'a pas vue. Par contre, on a tout repassé en détails. La jardinière ronde qui est sur l'esplanade, sur laquelle j'ai comaté en essayant de me réveiller du shoot de l'IRM, les doubles portes automatiques, qui ont servi de décor à la plus belle photo que j'ai faite, le jour de la sortie de mon fils, enfin. Le bayadère au sol, dans les couloirs. Ces couleurs qui nous prenaient la tête tandis qu'on attendait tel ou tel spécialiste. Le couloir de l'obstétrique où je suis venue tant de fois, et qui finalement m'a accueillie dégoulinante cette fameuse nuit. Le desk des sages-femmes...

Et puis, les chambres de maternité, option berceau vide pour moi. Si difficile à supporter... Avec les infirmières qui rentraient pour "prendre la température du bé.... Y'a pas de bébé !". Ou le "on vous a mis près de l'ascenseur, elle est bruyante cette chambre hein ! Mais comme vous avez pas de bébé...".

Les gens aussi. Le chef de service gynéco, qui était assis sur mon lit et m'a fait plein de câlins quand je chialais comme une fontaine en grossesse patho... Le néonatologue, que l'on aperçoit et qu'on verra mieux une prochaine fois, que mon fils adore et qui est un sourire sur pattes.

J'appréhende un peu l'épisode de la semaine prochaine. La néonat... La maman qu'on voit dans l'extrait et qui dit qu'elle est nulle, qu'elle n'a pas su le protéger alors qu'il était dans son ventre et que maintenant elle est dans sa chambre, seule... Je regarderai cela tranquille, les Kleenex à portée de doigts.

On ne s'en remet jamais vraiment je crois. A chaque nouvelle étape, je me dis que c'est bon, je gère grave ! J'ai dit à la pédopsy que j'en parlais tranquillement maintenant, plus apaisée, peut-être plus détachée. Mais c'est faux ! J'ai menti... MA maternité, c'est un lieu dans lequel je ne vais jamais de manière détachée. J'en sors souvent contente, surtout ces derniers temps. J'y entre parfois pour des amies, pour rencontrer des bébés tout neufs, et je suis heureuse. Mais jamais simplement...

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