1 semaine...

Bonjour,

5 jours après sa naissance, je quitte la maternité.
A contre cœur bien sûr, car en quelques jours seulement, je m'étais créé un petit rythme de croisière entre tire-lait, visite en réa auprès de mon petit bonhomme, puis mon chéri qui arrivait le matin et s'accordait 1 h seul auprès de lui aussi.

En rentrant, il nous faut renoncer aux visites tardives ou inopinées jour et nuit...
Nous avons bien sûr le numéro de téléphone de son service de réa mais ce n'est pas pareil.

Quelques mots pour vous présenter ce service si particulier, car je crois comprendre que tout le monde (et heureusement !) ne visualise pas tout cet arsenal.

Une maternité de ce type comprend un grand service de néonatalogie.

Cela regroupe 3 services :

- la réanimation (grande prématurité, et enfants chirurgicaux -comme le mien- sous assistance respiratoire). 7 couveuses par salle dans 2 salles (voire plus), 1 infirmière spécialisée pour 2 enfants, 2 gardes de 12h. Environ 3 ou 4 m2 par couveuses, des pédiatres et des chirurgiens de garde en continu...

Des fils et des machines partout, des câbles, une asepsie parfaite (comprendre que tout y est stérile, les personnels refont chaque rituel même avant de prélever un médicament dans une seringue). On ne touche pas les enfants ou très peu.

Je fais une parenthèse à ce stade avant de vous parler des autres services pour vous expliquer dans quelles conditions nous avons le droit de rentrer auprès de ces enfants fragiles.

Déjà, le service est fermé par une porte et on doit décrocher le téléphone pour se présenter avant qu'on nous ouvre. Seuls les parents de l'enfant sont autorisés. Grands-parents, oncles et tantes, amis, restent à la porte. Vous imaginez si tout le monde débarque dans ces salles où même le circuit d'air est contrôlé auprès de certains bébés de - de 500g.

Il y'a beaucoup de conflits devant cette porte, les familles ont parfois du mal à comprendre.

Une fois entrés, chaque couple a un casier pour ses affaires. On se lave une première fois les mains, pendant 1 minute, jusqu'au coude, comme avant une entrée dans un bloc. Ongles courts sans vernis, pas de bijoux. Puis on attaque le couloir. Devant la salle où se trouve notre fils, on met les charlottes aux chaussures, le masque papier, la surblouse bleue.

On entre. On se dirige vers lui et là on attaque le gel hydroalcoolique pendant 30 secondes. Dans notre cas, il est dans un berceau chauffant, une dizaine de câbles y sont reliés. Respirateur, perf, capteurs...

Le deuxième pôle : les soins intensifs.

Tout y est à peu près identique si ce n'est que plus aucun enfant n'est sous respirateur. Donc plus de poids plumes, ou alors en fin de parcours, à quelques semaines de leur retour à la maison. Là, les enfants pleurent. Oui, ils n'ont plus de respirateur qui les empêche d'émettre des sons. C'est différent. En réa, la tension est palpable, chaque machine qui bippe annonce une anomalie, un mal-être. En soins intensifs, les doudous apparaissent dans les berceaux, les mobiles et les bras des parents aussi.

Notre bibou a été transféré cette nuit dans ce service, ce qui est un signe ultra positif. Aujourd'hui, nous avons donc eu droit de changer les couches (vides ou presque), de prendre la température sous son bras, de lui passer du lait maternel sur les lèvres et dans la bouche (il n'est pas nourri et donc tout cela est très sec, donc on hydrate avec du cicatrisant made in maman).

Je termine avec le 3ème pôle du service et je vous donne des nouvelles du bébé qui nous intéresse ;-).

La dernière étape, c'est la néonatalogie. Les enfants sont habillés, les parents font tout et la surveillance médicale y est allégée. C'est l'objectif !

Tout cela pour dire que c'est très particulier, que les personnels sont au nombre de 90, que les équipements sont juste hallucinants !

A propos de chouchou, il est donc dans un service sans respirateur. Son ventre se remet bien de sa chirurgie. 4 jours après l'opération, il a même prouvé que la tuyauterie qui ne communiquait pas fonctionne désormais (comprendre qu'il a fait une microcrotte). Tout se met en place, mais c'est vide !

Il n'est pas encore alimenté de façon normale (ses besoins sont couverts par une voie centrale qui plonge dans un gris vaisseau du cœur et qui approvisionne son corps en lipides, sucres, vitamines, nutriments...) et ... il a faim !!!
Il est aussi encore douloureux et pleure beaucoup... Il se tortille dans tous les sens avant de finir par s'endormir, puis de se réveiller dés que la faim revient... C'est assez désagréable de le voir faire car bichette, il a vraiment du chagrin. Mais il faut que l'on soit sûrs que tout va bien avant de lancer l'alimentation...

Au fait, il a 3 rates (mais si, rappelez vous, on a flippé une bonne partie de la grossesse sur une éventuelle absence de ce petit organe qui aurait poser beaucoup de soucis !). Et avec le situs, parfois, elle se multiplie. Rien de grave, il peut y en avoir 20, le principal c'est qu'elle soit la, entière ou divisée !

Ce n'est pas simple à gérer...

Je termine pour aujourd'hui. Si vous avez des questions, n'hésitez pas. L'idée c'est de partager les infos pour passer plus de temps auprès de lui, et d'assurer un fil d'info régulier pour ceux qui lisent par ici.

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