Il était une fois un ovaire polykystique...

Et ben oui, j'avais dit "dans la semaine" ! J'ai quand même pris le temps de me (re) documenter sur le sujet; histoire de ne pas raconter n'importe quoi...

Alors, asseyez-vous confortablement, respirez profondément, ouvrez vos chakrats, la science infuse que je possède (bah si hein...) va vous enivrer !

(Quand je passe en mode "cours de SVT" je mets du gras)

Dans un monde parfait, les ovaires sont reliés aux trompes de Falope (attention à ne pas confondre avec l'autre, la trainée...), qui rejoignent elles-mêmes l'utérus, qui descend dans le vagin qui lui va... dehors !

Vous êtes toujours là ? en même temps, si un jour dans votre vie vous avez suivi un cours de SVT et vous êtes intéressée 20 secondes à votre corps, ça devrait aller.

Dans ce même monde parfait, votre ovaire ressemble à un oeuf (en un peu plus petit), bien lisse, bien arrondi. Cet ovaire est déja mature à la naissance d'une petite fille et contient approximativement entre 500 et 5000 ovules qui vont être libérés un à un tous les 28 jours, une fois par l'ovaire droit et une fois par le gauche. Pour être exacte, il s'agit d'une cellule simple (au départ) qui, sous l'effet des hormones entre la puberté et la ménopause, va "maturer" pour devenir une cellule resistante et capable de fusionner avec un spermatozoide.

Jusqu'ici, dans ce monde parfait tout va bien. Sauf que parfois ça se dérègle.

Dans MON monde, et ce depuis mon plus jeune âge (soit 12 ans, ce qui n'est pas si jeune), tout ce joli bordel n'en fait qu'à sa tête !

Comme j'ai attaqué la pilule à 15 ans 1/2 (ouah... trop précoce... la faute à un amour de jeunesse qui n'allait pas tarder à dégénérer en parties de jambes en l'air démoniaques), mon petit corps de déesse sous pilule (quoi c'est mon blog, je dis ce que je veux !!) a tout inventé pendant longtemps.

Bah oui, je reprends la leçon pour ceux du fond... La pilule, elle s'en fout, elle, des cycles merdiques et tout ça. Tous les 28 jours elle fait couler du sang. Mais sans avoir ovulé. Elle triche en fait...

En 2008, je décide que la pilule, basta, ras la frange ! Pas pour faire un bébé mais juste pour nettoyer un peu mon petit corps de toutes ces substances.

Et là, horreur malheur, rien... Pas de sang... Jamais... Et puis ahhh !!!!! Si, 20 jours avec et 90 sans (autant vous dire qu'au bout de 20 jours à se vider, on finit... vidée)... En parallèle, une pilosité de gueunon et une acné juvénile (que je n'ai jamais eu quand j'étais juvénile...) de psychopathe. Je vous passe les kilos, les cheveux gras...

J'ai donc rendez-vous chez un endocrinologue (celui des hormones...) qui m'explique.

Dans le cas des OPK (ovaires polykystiques, faudrait suivre maintenant, c'est pénible !), l'ovaire qui doit bosser ce mois-ci ne produit pas un ovule, mais beaucoup plus... Comme ils sont reliés à la trompe par un trou qui doit faire la taille d'une tête d'épingle pour mini-pouce, ça se bouscule. Mais ces nombreux ovules sont aussi de très mauvaise qualité et ne résistent pas à la traversée de la membrane qui les libererait de l'ovaire, ils meurent sur la surface. Et ça ce n'est que le premier cycle. Ah ben oui, les cycles suivants, ils sont toujours aussi nombreux et faibles, sauf que la pellicule d'ovules précédent morts sur le champ de bataille de l'évasion ovarienne est toujours là ! Donc un méga embouteillage d'ovules et donc aucun qui migre vers l'utérus...

(Pour info ci-dessous l'échographie d'un OPK, on est bien loin de notre oeuf bien lisse tout doux...)

Il est temps aussi de vous parler hormones. Parce que c'est là que ça coince. Notre petit cerveau mignon réagit de façon binaire (un peu comme un ordi quoi). Il se dit : "Tiens, elle ovule !" Donc il balance une quantité d'hormones direction l'utérus, qui va doper tout ça... (Pour mémoire, on ovule parce que les femelles font des enfants depuis la nuit des temps et que, philosophiquement parlant, c'est un peu le but de la race humaine...).

Ces hormones quand elles arrivent, elles sont toutes perdues... Elles sont toutes seules dans ce grand utérus, y'a pas le copain du mois... Donc le cerveau il dit "Oula, c'est chelou, je vais en balancer d'autres pour que l'ovule se décide". Sauf que, vous avez compris, l'ovule n'arrivera jamais, parce qu'il est coincé, tout faible entrain de crever sur la paroi d'un ovaire, à des milliers de kilomètres au nord...

Entre temps, toutes ces hormones, elles vous ont dézingué le système ! Vous avez des poils de partout, mal au ventre, des kilos qui s'agglutinent, la peau grasse, les seins qui tirent...

Et chaque cycle c'est pareil... Donc quand vous voulez pas d'enfants et que vous radinez pas sur l'esthéticienne, c'est grave cool ! Les anglais ne débarquent que tous les 3 mois (parfois plus), c'est la fête du slip ! Mais quand soudain vous prend l'envie d'être une maman, outch !!! Rien ne fonctionne !

Repartons 4 ans en arrière (vous êtes toujours là ???), il existe un traitement !! Mazeltov, youpi ! Ca s'appelle l'Androcur. C'est une saloperie qui comporte plein de risques mais si ça fonctionne, c'est top... J'arrête de fumer (oui pas d'Androcur pour les fumeuses), j'attaque le pré-traitement et en janvier 2009, je passe sous Androcur, le remède miracle. Quelques contraintes de départ, on fait signer tout un tas de papier dont un consentement d'avortement. Ouais, parce que tomber enceinte sous Androcur, ce serait vraiment la merde et ça ferait un bébé-spécimen qui serait exposé dans du formol au musée de la médecine. On aura plus de rêgles pendant 2 ans (oui ça dure 2 ans un traitement comme ça) et il faut éviter certains médocs ou par exemple, les pamplemousses (je ne sais plus pourquoi mais je me rappelle bien que j'ai soudain eu très envie de pamplemousses...). Les cachets se prennent quotidiennement.

Les premiers effets apparaissent (les kilos, encore...) mais ça va...

Début avril, après 3 mois de traitement (le temps qu'il se mette en place tranquillou), d'énormes douleurs au ventre... Mais vraiment ! Et ohhh !! Du sang !!! Allo l'endocrino qui me dit que ça peut arriver mais vraiment peu et ça va pas durer...

La journée se passe, à raison d'un tampon par heure (c'est beaucoup quand même non ?) et des douleurs atroces... 22h, je suis dans le couloir de l'appart, ventre nu, sur le carrelage gelé, accroupie tellement y'a que le froid qui me fait du bien. Petit à petit je perds mes couleurs, j'ai des vertiges, on dirai que je me vide...

Direction l'hopital. Prise de sang et des traces de légionelle dans le sang, je fais une infection du sang... Mon vagin ressemble aux chutes du Niagara, version rouge ! Quelques heures après le verdict tombe. L'Androcur peut parfois affiner la paroi de l'utérus, beaucoup... Et elle se rompt (comme un ballon). Traitement arreté, bilan bof, grosse frayeur et donc "on verra quand vous voudrez des enfants".

4 ans après, j'en suis là. Je le veux ce bébé (mais je l'aurais hein, je vais pas me résigner comme ça...) et donc il faut qu'on agisse autrement...

J'espère que ce n'était pas trop saoulant, que c'était clair... N'hésitez pas si vous avez des questions ! Je vais faire un DIF médecine je pense... ou Endocrino... ou gyneco.. Euh non, pas gyneco ! Berk !

Un OPK (bien bien bien OPK celui-là...) Chez les miens c'est le gauche qui est comme ça.

Un OPK (bien bien bien OPK celui-là...) Chez les miens c'est le gauche qui est comme ça.

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